Voir mon actu
Membre des Haricots Rouges, Freddy Legendre revient sur le passé musical de Bourron-Marlotte
Membre des Haricots Rouges, Freddy Legendre revient sur le passé musical de Bourron-Marlotte ©Véronique Legendre

La République de Seine-et-Marne : Comment êtes-vous devenu musicien professionnel ?

Freddy Legendre : Mon père, trompettiste amateur à Paris XIIIe où je suis né, écoutait beaucoup de musique jazz. Il était fan de Louis Armstrong, Claude Luter et du Modern Jazz quartet. J’ai suivi une classe d’orgue au Conservatoire du Ve arrondissement avec une professeure de solfège géniale, en une seule année elle m’a mis au niveau d’entrée du Conservatoire national en piano. À 13 ans, j’ai croisé le chemin du groupe les Haricots Rouges qui se produisait au Salon de l’Enfance à Paris sans être payé…

Soixante ans plus tard, une quarantaine de vinyles à son actif, le groupe est entré dans la légende ?

Oui, après ses débuts en 63, le groupe a assuré les avant-programmes des spectacles de Barbara, Brel et Brassens, il reste dans l’histoire des sixties le seul a s’être produit en première partie du show des Beatles en 65 au Palais des sports de la porte de Versailles et du premier concert des Rolling Stones à l’Olympia – où ils se sont pris des tomates ! Du groupe original, il ne reste aujourd’hui que le pianiste Pierre Jean, le banjo Alain Poisson et le trombone Daniel Barda.

Ce fut pour vous plus qu’une rencontre, une sorte de détonateur ?

Plutôt un mariage culturel ! Je ne les ai rejoints que bien plus tard, car mes parents m’avaient prévenu : « fais tes études pour être ingénieur, on verra après pour la musique ! » À l’âge de 16 ans, je disparais pour aller jouer avec des copains au Quartier latin.

Puis vous quittez Paris…

Au début des années 1970, direction Bourron-Marlotte, que je connaissais déjà, car, avec mes trois frères, nous accompagnions chaque week-end notre père qui retrouvait un ami du Club Alpin pour faire de l’escalade. J’ai rejoint et intégré les Haricots Rouges à Montigny-sur-Loing.

Nous logions tous aux Rives, l’ancienne villa de Michèle Morgan et Henri Vidal où, dans l’immense salon studio, nous avons répété parfois dix heures par jour afin de peaufiner notre répertoire Nouvelle-Orléans, la base musicale de deux de mes idoles Elvis et Jerry Lee Lewis !

Vous avez également beaucoup joué en free-lance ?

Oui, comme musicien soliste : j’ai alterné entre le rockabilly et le jazz, je jouais du tuba à mes débuts puis je me suis mis à la contrebasse avec les Haricots Rouges. En 1981, lorsque je les quitte, je participe alors à une fameuse aventure musicale au rayonnement régional, le Jazz-Club de Bourron-Marlotte. Grâce à deux fans de jazz – le commissaire de police de Fontainebleau et le patron du Bijou Bar – on a monté avec des copains musiciens un bistrot associatif. Sans aucun appui, nous avons organisé une série de festivals, début d’une folle vague musicale qui a duré plus de dix ans…

Vous y avez accueilli de sacrées célébrités ?

On a reçu dans la salle des fêtes communale des dizaines d’invités prestigieux, dont le chef d’orchestre Claude Lutter, le clarinettiste Marcel Zanini – Tu veux ou tu veux pas -, l’accordéoniste Jo Privat, le pianiste Alan Tate, sans oublier les plus célèbres musiciens solistes de Louis Armstrong et de Fats Domino. Certains d’entre eux sont même venus, un certain temps, tous habiter rue Murger, époque pas si lointaine où une maison sur deux était occupée par des musiciens, une sorte de… ‘Marlotte Walk of Fame’ (Promenade de la célébrité, à Los Angeles, ndlr) !

Vidéos : en ce moment sur Actu

Qui va perpétuer la tradition musicale de Bourron-Marlotte ?

Si je pense d’abord à notre fils Émilien qui tient les baguettes, il ne faut pas oublier que depuis une dizaine d’années, bon nombre de musiciens se sont installés dans le village…

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Cette chronique se veut produite de la façon la plus authentique que possible. Dans la mesure où vous décidez d’apporter des précisions concernant le sujet « Jazz à 35 degrets » il est possible de d’échanger avec notre équipe. Le site jazz35.com a pour finalité de publier diverses publications autour du sujet Jazz à 35 degrets communiquées sur la toile. Pour vous faciliter la tâche, jazz35.com vous produit cet article qui aborde le thème « Jazz à 35 degrets ». Consultez notre site jazz35.com et nos réseaux sociaux dans l’optique d’être informé des prochaines parutions.